Dans son traité philosophique, le Sage énumère plusieurs critères qui nous empêchent d'être libre. Des sentiments aliénants. La dépendance aux personnes de notre entourage. L'immaturité nous enfermant dans un cocon d'enfantillages. Le besoin incessant d'être rassuré. Le Sage ajoute que la liberté s'allie à un parfait équilibre de soi. Que le regard des autres est sans importance. Songeuse, on approuve. Ces exigences nous conviennent, répondent aux nôtres. On parle du roman de Lawrence Hill, Un grand destin.
Début des années 1980. De retour de Toronto, Mahatma Grafton, vingt-cinq ans, obtient un emploi dans un quotidien de Winnipeg. Bardé de diplômes, le jeune homme est un « clochard intellectuel » que rien n'intéresse. Surtout pas la vie sociale autour de lui, encore moins l'histoire de sa famille noire, rassemblée par son père, Ben Grafton, dans d'épais dossiers. Au début de son stage, il se pose en observateur, défiant Don Betts, chef de la rubrique locale, homme exécrable, affamé de pouvoir. Son tir s'ajuste constamment sur Chuck Maxwell, journaliste de vieille souche, s'étant formé sur le tas, pour employer une expression courante. Cependant, Mahatma devra s'occuper d'affaires publiques, s'immiscer dans des cas litigieux, la salle des nouvelles s'avérant une ruche d'abeilles où chacun doit faire preuve d'audace, de vivacité intellectuelle, ce qui manque à Chuck Maxwell et que Mahatma défendra contre la hargne de Don Betts, les moqueries de ses collègues. Touché par sa sollicitude, Chuck lui apprendra comment rédiger un article, autant dire les ficelles du métier. En fait, le jeune journaliste se fait le défenseur des opprimés, tel Jake Corbett, assisté social, qui ne cesse de clamer haut et fort les injustices du Bien-Être à son égard. Si de truculents personnages parcourent le roman — on pense à Hassane Moustafa Ali, dit Yoyo, journaliste camerounais, boursier, stagiaire à Winnipeg, qui jette un œil étonné et candide sur le peuple canadien —, de tragiques destins alourdissent les actes de protagonistes désenchantés, solitaires. Melvyn Hill, juge noir, ancien porteur des chemins de fer du Canada, « retourné aux études », aujourd'hui méprisé de ses anciens camarades. Helen Savoy, journaliste d'origine française, qui, à la suite de brimades subies par un professeur anglophone à l'école primaire, a anglicisé son patronyme. John Novak, maire de la ville, interdit aux États-Unis, accusé d'une soi-disant appartenance au régime communisme. Peu à peu, ébranlé par des événements éveillant et tourmentant sa conscience — la mort de Chuck Maxwell dans un incendie, les révélations de son père sur ses ancêtres —, Mahatma interviendra, malgré lui, au cours de conflits divisant anglophones et francophones. Il y verra une image peu solidaire des humains entre eux. Ses réticences d'universitaire insouciant se résorbent, l'état pitoyable du monde expose ses diversités labyrinthiques, écueils que Mahatma ne peut éviter.
À mesure que chacun essaie de se faire une place dans un univers bancal, le passé des journalistes se décante. Ce qui se présentait comme la parodie d'une réalité grinçante se révèle un portrait peu réjouissant des agissements moraux d'hommes et de femmes sous influence, incapables de se créer un îlot de liberté, trop englués qu'ils sont dans des drames où tous se reconnaissent. Même Don Betts sera remis à sa juste place par un agonisant. Pour certains, la vie sera plus clémente, Mahatma Grafton découvrant ses intérêts culturels, son histoire, son identité. Helen Savoy revenant de ses reniements enfantins traumatisants.
On a aimé que le roman ne fasse pas la part belle à un " héros ", mais à une multitude d'individus affrontant des péripéties communes, les réunissant dans un filet maillé, les obligeant à se débattre au cœur d'intrigues propres à une humanité blessée. Le racisme, l'éthique de la presse, la violence des policiers, la pauvreté, thèmes jamais résolus, symbolisés par des êtres engagés, parfois dépossédés, intègres au point d'y laisser leur vie.
Roman publié une première fois en 1992, aujourd'hui présenté avec une nouvelle traduction, révisée par Robert Paquin, Ph. D.
Un grand destin, Lawrence Hill
Éditions de la Pleine Lune, Lachine, 2012, 344 pages.
Bonjour Madame
RépondreSupprimerj'aime bien votre expression de clochard intellectuel. Les vagabonds poètes furent de tout temps des nomades inspirants, surtout lorsqu'ils sont porteurs d'une vie privée oeuvre d'art.
Pierrot
vagabond céleste
www.reveursequitables.com
Madame
RépondreSupprimervous qui semblez aimer les clochards intellectuels
voici un conteur à découvrir
SIMON GAUTHIER
CONTEUR INTERNATIONAL
ET SON NOUVEAU SPECTACLE
PRESENTÉ EN IERE À TADOUSSAC
ET QUI SERA PRÉSENTÉ AU QUÉBEC
ET EN EUROPE EN 2012-2013
EN VOICI LA CRITIQUE
DÉDÉTORIAL
LE VAGABOND CELESTE DE SIMON GAUTHIER
Bien fatigué, j'y suis allé avec la peur de m'endormir.
Finalement je voulais que ce récit ne puisse finir afin de ne pouvoir partir pour continuer mes rêves.
Quelle prestation! C'est l'histoire inspirée d'un personnage qui est passé par Tadoussac et que plusieurs ont eu la chance de côtoyer. Dans un premier temps il a séjourné trois semaines
à l?Eau Berge puis il est revenu pour repartir sur la route de ses rêves. C'était un petit «grand homme» à chapeau, barbe blanche et guitare en bandoulière qui composait des chansons sur les gens rêveurs essayant de réaliser leurs rêves. Plusieurs
personnages de Tadoussac ont noirci son cahier.
Son Histoire remonte à plusieurs années alors qu?il était bien
installé dans le nord de Mtl plus précisément à Val David. Là-bas, il avait tout pour être heureux, maison, femme, famille
et argent...
Un matin il s?est levé pour annoncer autour de lui qu?il laissait tout et partait sans le sous, vivre ses rêves. On a cru à un coup de déprime, on a tenté de le retenir mais devant ses arguments on a fini par le comprendre et lui souhaiter bonne chance dans son rêve. Pendant 5 ans il a fait les quatre coins
du Québec sans rien demander à personne. Les hasards de la vie le guidaient au quotidien. Il attendait qu?on lui offre une «raye» pour avancer, sinon il marchait inlassablement.
Jamais il a demandé à manger ou coucher, c?était... quand on l'invitait!
Simon Gauthier l'a rencontré par le biais de Richard Fontaine qui lui aussi à sa façon, vagabondait ici et là avec ses pinceaux comme compagnons de route.
Depuis, selon Simon ce «Vagabond Céleste» a balancé sa guitare à la rue pour s?installer dans une petite chambre dénudée près de l'Oratoire St Joseph, et il parcours les bibliothèques. A date il a à son actif une maîtrise et plusieurs
doctorats en poche sur le rêve.
Son nom est Pierrot (mais lequel?) Un monument existe encore en son honneur, rue St-Paul dans le bas le la ville de Mtl.
Fondateur des Deux Pierrots dans le vieux, cette
boite mythique des plus fréquentée encore, est le seul endroit qui ait survécu aux Boites à Chansons qui nous ont donné nos grands: Claude Léveillé, Vigneault, René Claude, Claude
Gauthier, Raymond Lévesque, etc
Si Pierrot en quittant, gloire, succès et argent pour vivre ses rêves est un message d'espoir, un baume sur le mal de vivre qui nous guette, Simon Gauthier par son spectacle nous a fait découvrir quelqu?un de chez nous porteur de bonheur. Simon offre à quiconque veut découvrir plus inti mement
ce personnage, de venir dans vos maisons, vos salons, vos verrières vous présenter cet être lumineux.Est-ce le présage que notre conteur national se prépare à parcourir les routes du monde avec dans son pack sac
Pierrot le Vagabond Céleste disposé à vous faire du bien à l?âme et vous brasser les idées?
DES NOUVELLES
RépondreSupprimerDU CONTEUR INTERNATIONAL
SIMON GAUTHIER
ET DE SON SPECTACLE
LE VAGABOND CELESTE
PRESENTÉ
EN EUROPE
courriel du
1ER MARS 2013
Allo Pierrot, je suis en France.
Je rentre demain au Québec.
Il fait froid et humide partout, même dans les lieux publics.
Il fait gris et un brin de soleil redonnerait du tonus à tout le monde!
Je voulais te dire que j'ai raconté (ou plutôt) le vagabond céleste est
passé et a été entendu
à Quévin (près de LOrient en Bretagne)
Il a été entendu à la prison de Béthune (Nord de la France) et pas un
prisonnier ne s'est levé durant le spectacle (comme il est de coutume) les
gardiens mon dit que c'est la première fois qu'ils voyaient ca!)
et le Vagabond à passé à Lille avec son et éclairage, 3 rappels!
Les gens sont restés longtemps
et plusieurs larmes d'espoir brillaient dans le noir.
Plusieurs messages me sont parvenus pour te dire merci!
Merci!
Merci!
++++
Autrement la tournée me rentre dans le corps. Un bon brin de fatigue et de
grippe à la gorge.
De bonnes tisanes et des amis pour guérir
+
+++
J'espère que tu vas bien et que ton travail de vulgarisateur âme, société,
gens et pays oeuvre d'art
va bien!
On se voit sous-peu
en mars, si la vie le veut!
pour aller plus loin!
Bonne journée
Simon :+)
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REPONSE DE PIERROT
A SIMON GAUTHIER
CONTEUR INTERNATIONAL DU QUEBEC
Cher Simon
Je te prédis un succès international
parce que tu es un poète-passeur:)))
Bravo Simon
longue vie à ta vie d'artiste
et de conteur international
Pierrot
vagabond des mots
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www.enracontantpierrot.blogspot.com
www.demers.qc.ca
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merci
pierrot
vagabond des mots et des routes