Il faut posséder une force de caractère exemplaire quand survient une période difficile à traverser en compagnie de ses semblables. On refuse d'être infantilisée en nous imposant certains gestes, pas plus qu'on n'accepte de se laisser entrainer vers une peur irrationnelle qui ne ferait qu'aggraver l'ambiance déjà malmenée. On est fataliste, arrivera ce qui devrait nous faire grandir ou nous jeter à terre. On commente le livre de Normand de Bellefeuille, Histoire du vent.
Si on tait la poésie dans notre blogue, on en a lit beaucoup et souvent. On se laisse bercer par des mots, précieux instruments, qui conviennent à notre philosophie existentielle. On aime aussi qu'il n'y ait pas d'histoire mais un isolement, bulle translucide à l'intérieur de laquelle on perçoit le monde, on le ressent comme une fragrance apportée par l'agitation du vent. Le vent, nous y voici, souvenir lointain du poète, souligné par la réflexion spontanée d'un adolescent à propos de l'évanescence du poème. D'emblée, il nous ouvre les portes d'un univers palpable où le vent s'engouffre, bouscule la ballade, la forge de la matière malléable de ce morphème. Cela suffit pour composer un jardin où le pied de l'homme se montre parfois maladroit, mais le poète prend les devants. « De là, peut-être, le poème, à cette intersection imprécise entre le jardin et la maison. » Là où s'étale un jardin, le seuil de la maison autorise les permissives pensées, les gestes rituels, comme celui « de faire le sale travail de réconciliation ». Il faut faire profusion de mots, propose Normand de Bellefeuille, en nous guidant vers Lascaux, sur les traces d'œuvres confondues de balbutiements universels. Ce sont les livres qui répondent " présent " à l'appel soucieux du poète. La célèbre grotte où palpite un monde d'autrefois, rarement défini par quelques humains spécialisés, laisse le champ libre à la vigilance de la mémoire, nous aspire vers les livres, étageant les murs familiers, vers les arbres. Vers un être humain séjournant dans la maison, comme observé par le poète à l'affût. « Il y a toujours dans la maison inhabitée / quelqu'un qui parle / et qui ouvre un espace où précisément disparaît / celui qui écoute. » Le poète fait confiance à l'écriture, celle qui souvent « le culbute / si pleine de faux monstres »... Le vent revient, telle une percussion, se mêle aux éléments environnants, surtout aux arbres, « sentinelles patientes », privilégiant la parole essentielle, qu'emprunte le trouvère qui l'écrit, la prononce, la transmue, mieux vaudrait ériger une tour de Babel.
La poésie stimulant l'errance du poète, elle nous atteint, telle une tâche surhumaine parce qu'il n'est pas simple de se prêter, se donner serait plus adéquat. Ne plus ignorer un calendrier hypothétique, faisant fi du jour et du mois, ce qui nous enchante, nous met au diapason de l'homme ordinaire quand il doit se mesurer à la petitesse bavarde de ses semblables. C'est l'heure de vivre, l'horloge des arbres se met en branle, ils ont tellement d'importance ces végétaux ligneux où « la pensée pure et douloureuse » invite à l'écriture, celle qui nait pour devenir « la véritable sentinelle / extrême et insolite ». Surgit la mélodie intarissable de l'identité, canopée tremblotante du souvenir des parents, du frère — le passé ne veut-il pas tuer ? —, tout en demeurant la symbolique attraction du silence. Même si le vent encourage la conversation, le poète s'interroge sur les balafres incisant son désir d'apprendre. Ne dit-il pas qu'il attend sa réponse. Chacun a sa vie propre : arbres, maison, poésie, se transformant selon les insomnies du poète-narrateur, où le paysage s'amollit comme une montre de Dali. « Chaque montre est un paysage / déshabité de ses aiguilles ». Métaphore soudaine de l'amour qu'il porte à la femme aimée.
Après la souffrance, le paysage prend forme humaine, fait place à l'altérité du poème, « une musique qui dure / une algèbre des choses simples / un arbre plutôt /qu'une constellation trop rigoureuse. » Le poète n'hésite pas à nous abandonner sur le seuil de nos interrogations avant de décréter que « le poème est un art de la loupe ». Le poète ne serait-il qu'un triste figurant ? Que le triste visage d'un chevalier déchu ? Le poème ne comportant jamais de finitude, de quelque manière qu'il nous soit révélé. Avançant dans notre lecture, les arbres inventent une forme d'agressivité envers le poème, qu'il rudoie en un début de mois intersidéral. Affirmant que « le poème est un genre compromettant / fils en profondeur/ de la mélancolie ». On aime ce nomadisme se prélassant dans les replis de la pensée poétique, celle-ci épuisée de tant de beauté retenue par le vent, ce dernier s'avérant l'instigateur de ce magnifique recueil, enjolivé de photos muettes et remplies de cris, de bredouillements impossibles à faire taire. Munch en noir et blanc, sans visages, sans mains, sans bouche torturée, récalcitrante, s'y dessine, tableau voluptueux. Ivresse assumée par deux artistes quand l'un dit que « le poème est un genre ivrogne / qui ne rime à rien / que suicide à l'œuvre / double impossibilité / de vivre et de mourir ». Ajoutant sans hésiter que « le poème est fantasme et fardeau / au bord du désordre ». L'autre, photographe, surenchérit, l'œil soucieux, aux aguets. On apprécie que la pensée de Normand de Bellefeuille soit rarement destinée, disciplinée, à une unique impulsion. Elle aussi percute avant de s'assagir. Le chaos n'est-il pas le désordre de l'ordre, espérant la présence du vent pour le préserver de toute banalité mensongère ? « Casanier ». On aime que le poème reste « buissonnier ». Les arbres armés de leurs défenses protectrices, la maison résonnant de portes qui grincent, ou qui claquent. Il nous semble ainsi que l'ensemble du phrasé suggère un tout polyphonique, nous laissant explorer un paysage recomposé, tel un puzzle gigantesque où les morceaux auraient une raison suffisante de nous étonner. Comprenant enfin que « le poème / sans vent / se meurt... » Cependant, une « étrange respiration » nous dégrise « entre le soupir et la complainte ». Une plaine échevelée nous accueille grâce au vent diluant le poème, une multitude d'oiseaux fragiles se mouvant dans l'air libre, « en [ leur ] splendide respiration ». L'histoire finit magistralement, le vent réconciliant les flottements des volatiles, des végétaux. Les mots s'ajustant à leur source initiale, on ferme le livre, accordant re-naissance à une interprétation personnelle qui dessille les yeux, fixant la beauté inclassable de l'aventure, ancienne de plusieurs décennies. Un souffle igné du vent qui nous accorderait le privilège de contempler la zébrure d'un éclair. Elle ne serait autre que le procédé talentueux de Normand de Bellefeuille à nous ramener à notre accoutumance. Point de réconciliation et non de rupture.
Histoire du vent, Normand de Bellefeuille
Photographies de Laurent Theillet
Éditions du Noroît, Montréal 2020, 115 pages
C'est en effet un beau recueil, que ce nouveau titre de Normand de Bellefeuille, dont vous faites une belle lecture. Merci!
RépondreSupprimerPapier magistral, écriture élégante et pudique mais aussi précise de votre lecture attentive des mots organiques et musicaux du poète et de leur résonance en vous, Dominique Blondeau. Merci d'en partager l'essence avec nous et, plus que tout, de nous donner envie de le lire à notre tour.
RépondreSupprimerMéfiez-vous des sorts en ligne ou pour résoudre votre problème de mariage ou de relation brisé ou après un divorce ou une rupture, j'ai récemment été escroqué par deux d'entre eux, jusqu'au jour où je rencontre un homme appelé DR ODION qui m'aide à revenir auprès du père de mes 2 enfants après que nous ayons été séparés pendant 3 ans, je ne paie que pour les articles nécessaires pour le sort et il a jeté le sort pour moi dans les 48 heures, mon ex homme m'appelle et me supplie de lui pardonner tout et nous sommes de retour ensemble. si vous avez besoin d'un sort d'amour réel et rapide ou si vous traversez un problème de grossesse, contactez DR ODION, il est la réponse, s'il vous plaît si un corps a besoin. SORT D'AMOUR, LOTERIE, SORT DE GROSSESSE, SORT DE DIVORCE, ARRÊTEZ UNE AFFAIRE JUDICIAIRE ET GAGNEZ TOUT PROBLÈME DE COUR, SORTIE DE MORT, SORTIE D'AFFAIRES ET BEAUCOUP PLUS DONT VOUS POUVEZ AVOIR BESOIN. Envoyez-lui un courriel maintenant pour votre propre aide. par e-mail (drodion60@yandex.com) ajoutez-le sur la ligne Whatsapp ou appelez le +2349060503921 ..........
RépondreSupprimerDieu merci, j'ai cru au Dr ODION après avoir lu tant de témoignages sur son travail et j'ai décidé de le contacter. J'écris mon propre témoignage que je n'aurais jamais cru possible. Avant de rencontrer le Dr ODION, j'avais l'impression que tout cela était des croyances superstitieuses et que le sort n'était pas scientifiquement prouvé, mais ce lanceur de sorts m'a fait croire le contraire. C'EST UN HOMME BON. J'ai récupéré mon ex petit ami avec l'aide de cet homme après 1 an d'essais, mais aucun moyen possible ne semblait le montrer. Si vous lisez un témoignage sur le Dr ODION, c'est vrai. Mon petit ami m'a quitté pendant plus d'un an et j'ai voulu le récupérer et j'ai essayé de le supplier de revenir vers moi, mais il m'a payé des oreilles sourdes et s'est ridiculisé en public. Le Dr ODION m'a été référé par un de mes amis qu'il a également aidé sur mon lieu de travail et je lui ai dit qu'il était superstitieux et idiot de croire à de telles choses fétiches. Mais après tant de réflexions, je suis allé le chercher en ligne et j'ai décidé de le contacter par e-mail. Il m'a rapidement donné son numéro de portable et nous avons aussi discuté un bon moment. Il est le meilleur. Avant que son sort ne fonctionne, j'avais déjà de l'assurance. Dans les 2 jours, mon ex petit ami après 1 an de moquerie d'être un homme inutile, est venu me supplier cette fois. Je ne savais pas ce que cet homme a fait mais il est très bon de le faire pour moi. Je le remercie ainsi que mon ami de le connaître aussi tous les jours de ma vie. Je pense qu'il aidera tous ceux qui viennent à lui à le contacter (drodion60@yandex.com) ou WhatsApp lui +2349060503921.
RépondreSupprimerMa vie a été détruite lorsque mon mari m'a envoyé faire mes valises, après 13 ans que nous sommes ensemble. J'étais perdue et impuissante après avoir essayé tant de façons de ramener mon mari à moi. Un jour au travail, j'étais distrait, ne sachant pas que mon patron m'appelait, alors il s'est assis et m'a demandé de quoi il s'agissait, je lui ai dit et il a souri et a dit que ce n'était pas un problème. Je n'ai jamais compris ce qu'il voulait dire par ce n'était pas un problème pour récupérer mon mari, il a dit qu'il avait utilisé un sort pour récupérer sa femme quand elle l'avait quitté pour un autre homme, et maintenant ils sont ensemble jusqu'à ce jour et au début, j'ai été choqué d'entendre quelque chose de Mon patron. Il m'a donné une adresse e-mail du DR ODION, qui l'a aidé à récupérer sa femme, je n'ai jamais cru que cela fonctionnerait, mais je n'avais pas le choix d'entrer en contact avec les dictons que je faisais, et il a demandé mes informations et cela mon mari a pu lui proposer de lui lancer le sort et je lui ai envoyé les détails, mais au bout de deux jours, ma mère m'a appelé pour dire que mon mari implorait qu'il voulait que je revienne, je n'ai jamais cru, car c'était juste un rêve et je a dû se précipiter chez ma mère et à ma plus grande surprise, était à genoux mon mari me supplie de me pardonner qu'il veuille que moi et l'enfant rentrions à la maison, quand j'ai donné au DR ODION une conversation concernant le changement soudain de mon mari et il a clairement indiqué à moi que mon mari m'aimera jusqu'à la fin du monde, qu'il ne partira jamais pour une autre femme. Maintenant, mon mari et moi sommes de retour ensemble et avons commencé à faire des choses amusantes qu'il n'avait pas faites auparavant, il me rend heureux et fait ce qu'il est censé faire en tant qu'homme sans harceler. S'il vous plaît si vous avez besoin d'aide de quelque nature que ce soit, veuillez contacter DR ODION pour obtenir de l'aide. Son email est (drodion60@yandex.com) ou appelez le +2349060503921 OU également sur WhatsApp
RépondreSupprimer